Monestir de Sant Jeroni de Cotalba

C’est l’une des constructions monastiques les plus remarquables de notre territoire, ce qui est accentué par la diversité stylistique de son ensemble qui, à partir d’une structure gothique médiévale primitive, se développe fondamentalement du XVIe au XVIIIe siècle.

Nous pourrions mettre en évidence quatre groupes de construction présentant des caractéristiques homogènes au sein de l’édifice : le donjon ou clocher, l’église, le cloître avec ses deux étages et les bâtiments monastiques proprement dits.

Le donjon ou clocher est le centre d’attention du bâtiment, qui se distingue par son volume et sa hauteur. Il s’agit d’une tour faite de maçonnerie en assises et couronnée au sommet par les créneaux caractéristiques des fortifications médiévales. Au pied de la tour se trouve une pierre tombale commémorative de la fondation du monastère : « Lo molt alt señor Don Alphons, fill de l’infant En Pere, duch de Gandía, marqués de Villena, comte del Ribagorca e de Dénia, fundá aquest monestir a honor de Déu e de Sant jeroni, l’any Mil CCCLXXXVIII ».

L’église est un espace unique avec un plan basilical sans transept, selon la typologie traditionnelle et caractéristique du gothique valencien-catalan. Elle est disposée en quatre sections voûtées en croisée d’ogives. Elle comprend un presbytère rectangulaire avec des ajouts baroques et un chœur surélevé avec une voûte en étoile. Les chapelles latérales sont situées entre les contreforts intérieurs, et certaines d’entre elles abritent des tombes. La façade, qui est très détériorée, est très simple et suit la structure ogivale typique. L’actuelle chapelle de la Virgen de la Salud était l’ancienne salle capitulaire du monastère. Sur ses murs se trouve le sarcophage en pierre sculptée des enfants du duc Alfons el Vell: Joan and Blanca. Il s’agit d’un exemple de sculpture funéraire du gothique valencien. L’autel semble être de fabrication plus moderne.

Le cloître, composé de deux étages superposés, est l’une des plus belles parties de tout le monastère. La partie inférieure est considérée comme l’un des exemples les plus clairs de gothique mudéjar du pays, est un espace ouvert polychrome avec des nervures. Dans le coin le plus proche de l’église se trouve un escalier en colimaçon presque flamboyant. La partie supérieure du cloître présente des éléments qui le situent au XVIe siècle : le toit médiéval à nervures contraste avec les arcs surbaissés de l’extérieur.

L’intérieur du monastère est parfois complexe et tortueux et comporte plusieurs quartiers monastiques. La résidence monastique est composée de trente-six cellules, dont la plus remarquable est la cellule prieurale où résidait le roi Philippe II (1586). On doit mettre souligner l’aqueduc gothique, les jardins et les espaces adjacents au monastère, qui constituent des espaces environnementaux de grand intérêt paysager. (Source : Service du Patrimoine Architectural et Environnemental).

Usage primitif: Religieux