Castell de Bairén

Le Castell de Bairen, également connu sous le nom de Sant Joan, est situé 3 kilomètres au nord de Gandía, à l’extrémité orientale des chaînes de montagnes de Mondúver. Il est situé au sommet d’une montagne de 106 mètres d’altitude, d’où l’on peut observer un vaste territoire qui comprend la longue portion littorale encadrée entre Cullera et le Montgó.

C’est un lieu habité depuis l’Antiquité, comme en témoignent les vestiges archéologiques découverts à l’âge du bronze, à l’époque ibérique, romaine et médiévale, tant islamique que chrétienne. Les premiers moments de l’occupation musulmane peuvent être datés, d’après les céramiques trouvées, de la période califale (Xe siècle), lorsque la construction du château en tant que tel a probablement eu lieu, dans le cadre de la politique développée à cette époque pour renforcer les côtes de cette région. À partir de la deuxième décennie du XIe siècle, avec l’émergence des nouvelles taifas, nées à la suite de la disparition du califat de Cordoue, le château a retrouvé une réelle importance, en raison de son emplacement stratégique avec un très large contrôle visuel.

À la fin du XIe siècle, on trouve la première mention écrite connue de Bairén dans l’Historia de Roderici Campidocti, un manuscrit anonyme du XIIe siècle qui décrit une prétendue bataille entre les troupes chrétiennes du Cid et de Pedro d’Aragó contre l’armée almoravide. Au milieu du XIIe siècle, nous retrouvons le château dans une œuvre d’Al-Idrisi, le géographe de Ceuta, et dans celle d’un autre auteur arabe qui souligne l’importance de Bairén comme station et étape sur la route côtière. La conquête chrétienne est décrite dans la Crònica o Llibre dels Fets du Rei Jaume I (Le Livre des faits de Jacques I), qui nous fournit les informations les plus riches et les plus précieuses sur l’organisation et les structures du château dans les derniers moments de l’occupation islamique. En 1239 avec la conquête chrétienne Bairén, les châteaux de Palma, Borró, Vilallonga et Vilella lui sont donnés.

En 1399, Martin l’Humà a nommé Alfons el Vell comme premier duc de Gandía. À cette époque, le château peut être considéré comme abandonné, mais l’ermitage de San Juan a été construit, avec pour fonction religieuse de surveiller la côte menacée par les pillages des pirates Le 15 juillet 1475, les Rois Catholiques ont accordé à Andrés de Cabrera et à son épouse Beatriz de Bobadilla le château et la ville de Gandia. Cet acte indique la perte totale d’importance du château, puisque ce sont les premiers propriétaires qui n’appartiennent pas à la famille royale. À partir de 1485 commence la période Borja, dans laquelle on trouve des références à l’ermitage. Au XVIe siècle, le château s’appelait San Juan à cause de l’ermitage qui déplaçait l’ancien nom de Bairén. Au XVIIe siècle, le château était en ruines. À la fin du XVIIIe siècle, le culte à l’ermitage est supprimé. (Source: C. Pérez-Olagüe)